Le sursis d’imposition sur les plus-values

Élodie Rouault

Élodie Rouault

Conseillère en stratégie patrimoniale

Dans le cadre de la fiscalité des plus-values, les mécanismes de sursis et de report d'imposition jouent un rôle crucial pour les investisseurs et les entreprises. Ces dispositifs permettent de différer l'imposition des gains réalisés lors de certaines opérations financières, offrant ainsi une flexibilité fiscale précieuse. Comprendre ces mécanismes est essentiel pour optimiser la gestion de patrimoine et minimiser l'impact fiscal. Cet article explore en détail le sursis d'imposition, le report d'imposition, leurs différences, et les conditions à remplir pour en bénéficier du sursis.

Qu’est-ce que le sursis d'imposition ?

Le sursis d'imposition est un mécanisme fiscal permettant de différer l'imposition des plus-values réalisées lors de certaines opérations financières. Concrètement, lorsqu'un contribuable réalise une plus-value (par exemple, lors de la cession d'actions ou d'autres titres), il peut, sous certaines conditions, ne pas payer immédiatement l'impôt correspondant. L'imposition est alors reportée à une date ultérieure, généralement lorsque les titres obtenus en échange de la cession initiale sont eux-mêmes vendus. Ce dispositif vise à éviter une double imposition immédiate lorsque les gains ne sont pas encore matérialisés par une liquidité disponible. Les conditions pour en bénéficier sont définies par le CGI (Code Général des Impôts).

Qu’est-ce que le report d’imposition ?

Le report d’imposition est un autre dispositif permettant de différer l'imposition des plus-values, mais son fonctionnement est distinct du sursis d'imposition. Dans le cas du report d’imposition, la plus-value n'est pas taxée immédiatement, mais elle reste latente jusqu'à un événement futur précis, souvent la cession ultérieure des titres reçus en échange. Contrairement au sursis, où la plus-value est neutralisée et ne figure pas dans le revenu imposable de l'année de l'opération, le report maintient la plus-value dans un état "en suspens" jusqu'à ce que l'événement déclencheur survienne. Ce mécanisme peut être avantageux pour des stratégies d'optimisation fiscale à long terme.

Différence entre le sursis et le report d'imposition

La principale différence entre le sursis et le report d'imposition réside dans le traitement fiscal de la plus-value réalisée :

  • Sursis d’imposition : La plus-value est neutralisée immédiatement et n’apparaît pas dans le revenu imposable de l’année de l'opération. Elle sera imposée uniquement lors de la cession des nouveaux titres reçus en échange.
  • Report d’imposition : La plus-value est mise en suspens et sera imposée lors de la survenance d'un événement futur précis (généralement la cession ultérieure des titres reçus). La plus-value latente reste "en mémoire" pour être imposée ultérieurement.

Ces deux mécanismes permettent de gérer différemment la temporalité de l'imposition des plus-values selon les stratégies fiscales et les situations spécifiques des contribuables. Le champ d'application des deux dispositifs varie en fonction des opérations réalisées, comme les opérations d'échange de titres ou l'apport des titres à une société.

La déclaration d’une plus-value en report ou en sursis d’imposition

Déclarer une plus-value en report ou en sursis d’imposition implique certaines formalités administratives précises. Lors de la déclaration annuelle des revenus, il est nécessaire de mentionner les opérations concernées dans les formulaires spécifiques (généralement le formulaire 2074 pour les plus-values mobilières). Pour une plus-value en sursis, il faut indiquer que la plus-value est réalisée mais qu’elle bénéficie du sursis d'imposition. Pour une plus-value en report, il faut également mentionner l'opération et préciser que la plus-value est en report. Le respect des formalités administratives est crucial pour éviter tout abus de droit.

Comment bénéficier d’un sursis d’imposition ? 

Pour bénéficier d’un sursis d’imposition, certaines conditions doivent être remplies :

  1. Nature de l’opération : Le sursis s’applique principalement aux échanges de titres, comme les apports de titres à une société.
  2. Conformité légale : L’opération doit être conforme aux dispositions fiscales prévues pour le sursis. Par exemple, un apport de titres doit se faire à une société soumise à l’impôt sur les sociétés (IS).
  3. Formalisme administratif : Le contribuable doit respecter les formalités de déclaration précises et fournir les justificatifs nécessaires lors de la déclaration des revenus. Il est important de faire la demande correctement pour éviter les prélèvements sociaux immédiats.

Conditions d’application du régime du report d’imposition

Le régime du report d’imposition s’applique également sous certaines conditions spécifiques :

  1. Opérations éligibles : Les opérations concernées peuvent inclure des échanges de titres ou des apports de titres, mais elles doivent répondre à des critères précis définis par la législation fiscale.
  2. Documentation : Le contribuable doit tenir une documentation précise de l’opération initiale et des titres reçus en échange, afin de pouvoir justifier le report lors de la déclaration des plus-values futures.
  3. Respect des délais : Les délais et les formalités de déclaration doivent être scrupuleusement respectés pour pouvoir bénéficier du report d’imposition.

 Fin du report d’imposition

La fin du report d’imposition intervient lors de la réalisation d’un événement précis, souvent la cession ultérieure des titres reçus en échange. À ce moment, la plus-value latente est déclenchée et devient imposable. Le contribuable doit alors déclarer cette plus-value et payer l’impôt correspondant. D’autres événements, comme la dissolution de la société bénéficiaire de l'apport, peuvent également mettre fin au report et rendre la plus-value imposable.

Quel régime d’imposition ? 

Le choix entre le sursis d’imposition et le report d’imposition dépend de plusieurs facteurs :

  • Stratégie fiscale : Selon les objectifs fiscaux à court et long terme, l'un des deux régimes peut être plus avantageux pour optimiser la gestion de patrimoine et éviter l’évasion fiscale.
  • Nature de l’opération : Certaines opérations peuvent être spécifiquement éligibles à l’un des deux régimes, comme les opérations d'échange, les apports de valeurs, ou les opérations d’offre publique.
  • Situation financière : La disponibilité ou non de liquidités pour payer immédiatement l’impôt peut influencer le choix. Dans certains cas, le caractère intercalaire de l’opération peut déterminer le régime le plus avantageux.

Il est souvent recommandé de consulter un conseiller fiscal pour déterminer le régime le plus adapté à sa situation personnelle et à ses objectifs financiers. La réglementation en vigueur et les conventions fiscales internationales doivent également être prises en compte pour éviter les abus de droit et les sanctions fiscales.

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